21h30, un vendredi soir
Je tourne et retourne en voiture. Je cherche une place. L’impatience monte. Ha ! en voilà une ! non, handicapé !!! je m’éloigne. Je reviens. Ouf ! cette fois c’en est une ! il était temps ! j’étais à bout, prêt à capituler.
Et pourtant, je l’attendais cette soirée… je la fantasmais : un grand écran, un terrain vague, une chaise longue, une couverture…
Dans la file d’attente, les gens s’amassent par deux, trois, quatre… Panier de provisions, sac glacière, plaid… c’est l’été. Pour les Parisiens qui ne sont pas en vacances et ceux qui ne partent pas, ce soir, c’est un peu de dépaysement au bout de l’allée. C’est la promesse d’un voyage de quelques heures à Tokyo, Las Vegas, ou Madrid…
Je demande une place, un transat, une couverture à la caissière. Les gens autour de moi se racontent leur journée, leur semaine, leur vie…
Muni de ma contremarque, je récupère mon matériel. Commence, alors, la longue pérégrination : trouver une place. Pas forcément la meilleure, mais celle où on sera bien, trouver sa place. Un peu sur le côté, pas trop devant, ni trop derrière… j’y suis.
Je déplie la chaise. Je m’enroule dans la couverture. Je m’assieds. J’attends le début de la projection. Autour de moi, des amis trinquent, des couples s’embrassent…
22h15
La nuit. Pas de nuage. On voit les étoiles. On attend celle du grand écran.
Une voix off annonce le programme de la soirée. L’écran s’allume. Le générique défile. On s’enfonce dans son fauteuil. On sourit. Le film commence.
Marilyn, fragile, la peau diaphane, les cheveux longs au vent, les mains sur ses oreilles, l’avion qui passe au-dessus de sa tête…
Pénélope, devant l’évier, astiquant le couteau assassin, cadrée par dessus, son décolleté, ses cheveux en chignon, son décolleté, la frénésie de ses mains, son décolleté…
Sharon est de plus en plus hystérique.
Catherine le regard perdu, Fanny tapie derrière un rideau : « c’est une joie et une souffrance ».
Le cinéma devant soi. Des classiques, des stars, des chefs d’œuvre…
01h du matin.
Générique de fin.
On reste interdit. On ne bouge pas. On veut retenir en mémoire les dernières images, la dernière réplique.
Cet article nous chatouille les papilles et nous met en haleine...
Rédigé par : Omaley23 | 30 juillet 2008 à 10:09