Voici un film qu’il me semble nécessaire de présenter car il résonnera, je pense, pour chacun de vous : La Journée de la Jupe.
Il aborde selon moi d’une manière intelligente et peu conventionnelle la vie en France aujourd’hui, les problèmes qui y sont liés et un début de réponse à ces préoccupations.
La réflexion proposée ici est un discours que peu d’intervenants ont l’occasion d’adopter sur un plateau de télévision par exemple, le format d’interview du petit écran caricaturant toujours les propos en réduisant les thèses des penseurs en deux pôles extrêmes et peu subtils. Pendant cette heure et demi, Jean-Paul Lilienfeld peut se permettre de se défaire de ces impératifs de rendement et d’étayer un point de vue dont l’approche surprend car elle ne tend ni à un conservatisme buté, ni à une vaine démagogie. L’absorption par la France de ses immigrés, l’accès au savoir de la deuxième voire troisième génération considérée comme française mais vraiment intégrée comme telle ( ? ), la valorisation de principes obsolètes comme l’érudition en tant que facteur de liberté, les notions d’autorité et de respect naturellement dues à une figure telle que l’enseignant, autant de points soulevés avec une fraîcheur d’esprit propice dans ce huis clos où l’entrée d’une arme dans une classe de collège va pousser les élèves à faire des choix. Porté par un casting époustouflant dont notamment une Isabelle Adjani vibrante de force et de justesse et un groupe d’adolescents inquiétants de maturité, cette œuvre dont l’esthétique peut être discutée n’en voit pas pour autant son fonds compromis. Ce sont en effet des problématiques universelles qui y sont traitées avec tact et réalisme, la responsabilisation individuelle et la question morale du passage à l’âge adulte, autant de chemins à suivre seul et qui ne devraient, selon Lilienfeld, être remis en cause par l’environnement de chacun.
l MR
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