Après La Palme d’Or obtenue par Laurent Cantet pour Entre les Murs lors de l’édition 2008 du festival de Cannes, un français s’est cette année encore taillé une part de choix sur la Croisette et ce n’est autre que Jacques Audiard, qui s’est vu hier soir décerné le Grand Prix du jury avec Un Prophète.
Treize ans après le prix du meilleur scénario pour Un Héros très Discret et seulement trois années après la sortie de De Battre mon Cœur s’est Arrêté, Audiard nous prouve ici avec un film coup de poing au service d’une histoire intelligente sur les rouages du milieu carcérale que le panorama du cinéma français peut élargir ses horizons jusqu’au film de genre et n’a rien à envier à ce qui se fait outre Atlantique.
Il avait en effet été salué comme bouée de sauvetage au calme naufrage de la créativité française par Donald Morrisson dans son excellent ouvrage / point paru aux éditons Denoël Que reste-t-il de la Culture Française ? qui préconisait un renouveau d’une exception française à l’esthétique complaisante, radotante et dévitalisée ainsi que la fin du tout-à-l’égoût étiquetté « Drame Social » mort né dans des subventions le dispensant d’être agréablement regardable par le grand public, les non initiés.
Sans tomber dans l’idéologie de la culture indolore où tout se devrait d’être aguicheur, où l’on ne peut plus exiger d’un élève qu’il fasse un exercice si l’on n’y associe jeux et récompense, il est important que la France revendique avec fierté sa capacité à amener lecteurs de Télérama et de l’Équipe devant le même écran et ce palmarès l’y encourage.
l MR
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